Puisque c’est comme ça je vais faire un opéra toute seule
Depuis qu’Anya a eu 12 ans les regards ont changé. Anya est trop intense : elle rit trop fort, elle pleure trop fort. Elle change de couleur de cheveux toutes les semaines et de projets d’avenir tous les mois. Quand dans sa classe de musique, elle a dévoilé son désir d’écrire un opéra, la directrice lui a expliqué que les grandes compositrices, ça n’existe pas. Seulement pour Anya, la musique, c’est sa langue maternelle. C’est le violon de son père, le piano
de sa mère, les chansons russes de son grand-père Vassia. Notre histoire commence par une grande colère. Une colère d’enfant qui fait claquer les portes et trembler les murs. Une colère russe. Pleine de colères plus anciennes encore.