Le tandem Anaïs Müller et Bertrand Poncet, soit Ange&Bert, imagine Proust et sa dévouée servante Céleste Albaret lancés dans une quête de célébrité. Un portrait jubilatoire d’une société qui se délite, par un duo électrique.


« Pourquoi rêver toujours d’être un autre quand on peine déjà à savoir qui on est ? » Poser la question à deux, sur un plateau de théâtre, fait sans doute naître une forme de réponse, ou plutôt réinvente l’interrogation, de manière amusée, débridée, poétique, en auscultant les mécanismes du désir. Incarnés par Anaïs Müller et Bertrand Poncet, Ange&Bert font la paire et adorent se lancer dans de surprenantes quêtes qui creusent sans relâche.


Le troisième volet de leur cycle de spectacles, Les Traités de la Perdition, est habité par les figures de Marcel Proust et Céleste Albaret, servante dévouée et fidèle amie. Ange&Bert quittent la chambre de Marcel, lieu de labeur et de fumigations, jusqu’à un sanatorium en ruines dans les Alpes, avant d’entreprendre un voyage à la rencontre d’un sorcier vaudou à Kinshasa en Afrique, à moins qu’il ne s’agisse du nom d’un bar à Barbès.


Dans une jubilation du dire, Ange&Bert - ou Céleste et Marcel - jouent du vrai et du faux à la recherche d’une immortelle célébrité. Ils dessinent un portrait sarcastique d’une société décadente et scandaleuse, d’un monde qui se décompose. Sans doute un peu le nôtre…