Ils se laissent tomber, rebondissent, s’envolent, en un ballet incessant qui embarque et hypnotise. Les acrobates de la Compagnie MPTA évoluent d’un étage à l’autre, de trampolines en plateformes, d’échelle suspendue en plateau à bascule, au sein d’un paysage en recomposition permanente. Il s’agit de se jouer de l’apesanteur, de ressentir le vertige, sans pour autant céder à l’appel du vide.
En toile de fond, les époques se succèdent et se superposent. Ce qui frappe, dans cet espace évoquant les bouleversements du monde, c’est la permanence de l’humain. Son obstination et sa résilience. La ruine devient ici l’espace des possibles.
Après Fenêtres, Du goudron et des plumes et À bas bruit (spectacles accueillis lors des saisons précédentes à Théâtre + Cinéma), Mathurin Bolze nous emmène en territoire de haute altitude, là où la raréfaction de l’air donne toute son intensité à la vie – comme un sursaut humain face aux défis de notre temps.
À tous points de vue et à l’image de la machinerie déployée, un spectacle monumental.