Exposition de Fanny Zambaz *Paul Éluard, L’amour la poésie, 1929

Toujours soucieuse de « capter la magie de la nature, qui semble peinte avec l’accord du soleil et le respect du temps », comme elle aime à le souligner, Fanny Zambaz puise son inspiration au cœur de la nature.

À l’ère où le numérique prédomine, elle a choisi de créer à contre-courant en réalisant certaines images à la chambre photographique 20X25. Elle obtient ainsi des négatifs géants noir et blanc. Cette technique s’est imposée à elle naturellement, car elle permet d’enregistrer plus nettement les détails d’un paysage revêtu de givre ou de neige, les ramifications d’un arbre ou les aspérités d’une structure rocheuse.

Qu’elle travaille en numérique ou en argentique, en sillonnant le Valais ou en s’aventurant dans le vaste monde, elle privilégie délibérément la lenteur ; la notion de patience est déterminante pour élaborer ses compositions en jouant avec la clarté naturelle.

Qu’il s’agisse des immensités de l’Arctique uniquement accessibles en bateau, découverts au cours d’une résidence artistique au Groenland en 2018, des reliefs valaisans, de la zone protégée du Parc naturel régional de Finges ou de la faune sauvage, Fanny Zambaz nous convie à un voyage contemplatif dans son univers silencieux et paisible aux subtiles nuances bleutées.

De retour dans son atelier de Venthône, en Valais, elle révèle ses photographies en créant des Cyanotypes géants qui donneront naissance à des tirages cyan ou bleu de Prusse. Chacune de ses images est unique, car l’émulsion est délicatement appliquée à la main au moyen d’un pinceau sur un papier Arches.

À l’occasion de l’exposition à la Galerie du Théâtre du Crochetan, Fanny Zambaz présente plusieurs clichés souvent inédits issus de différentes séries rapportées de ses excursions et voyages.

Extrait du texte de Julia Hountou, Docteure en histoire de l’art et commissaire de l’exposition.

Légende du visuel de couverture :

Fanny Zambaz, Carduelis carduelis, 2/6, 2022, Cyanotype, 50 x 65 cm.