Un ballet, ce peut être tutus, pointes et chorégraphie cucul. Pas celui-ci ! Le spectacle met la danse sens dessus dessous. Au menu : chariots élévateurs, sangles, jeux de construction, scénographie originale et musique qui envoie du lourd. Pour certain·e·s, le ballet est un genre dramatique qui sent le marquis poudré, les entrechats en collant et les petits rats en tutu. Ce qu’il y a de génial avec Ballett, la nouvelle production de FahrAwaY, c’est que le patrimoine chorégraphique y est passé à la moulinette d’une dinguerie circassienne réjouissante, avec chariots élévateurs, forêt de sangles, jeux de construction et de destruction et scénographie originale – le public se tient comme de part et d’autre d’une longue route –, le tout assaisonné d’une musique produite par des instruments improbables. Est-ce du cirque, de la danse, de la jonglerie, du cabaret sous amphètes ou un concert foutraque ? Il est difficile de trancher, mais au fond, pourquoi choisir quand on peut embrasser le meilleur de ces différents mondes possibles ?