L’Italie est le pays dans lequel Albert Camus s’est rendu le plus souvent : il y a séjourné à cinq reprises : dans sa jeunesse avant-guerre en 1936 et 1937, puis de nouveau en 1954 et 1955 et enfin en 1959.
L’Italie est présente par ses paysages et ses références aux peintres dès ses premières publications : L’Envers et l’Endroit, et Noces parus à Alger, à la veille de la guerre, en 1939 chez son premier éditeur Edmond Charlot.
Les souvenirs de ces voyages au travers l’Italie (Naples, Gênes, Rome, Venise…) parsèment ses œuvres ultérieures, ses Carnets, ses correspondances.
Cet attrait pour les paysages et les œuvres d’art se double d’une connaissance de la littérature italienne contemporaine et d’amitiés.
Fin 1938, il donne dans la revue Rivages dont il est la principale cheville ouvrière deux brefs exemples de littérature italienne contemporaine (E. Montale traduit par ce grand ami de l’Italie que fut Jacques Heurgon, et E. Montale).
A Rome en 1954 il retrouve ses amis écrivains : Chiaramonte, Silone, Piovene, Moravia ont été parfois des compagnons d’engagements politiques.
Si l’œuvre de Camus est tôt connue et traduite en Italie, son activité théâtrale en est aussi marquée : il réalise ainsi une adaptation de Dino Buzzati et son dernier voyage en juillet 1959, six mois avant sa disparition, est Venise à l’occasion d’une représentation de l’adaptation des Possédés.