Dans les paysages sonores de l’oud, entre silence, gestes, mots et voix, Par les bords pose un certain regard sur la condition humaine. Le spectacle de Renaud Herbin se fait espace intérieur, trouble des corps, pour évoquer l’exil et notre actualité.

Pour Renaud Herbin : « La poésie prolonge les façons d’envisager la relation de l’humain au monde, dans un espace ouvert. Elle accède à la sensation même d’être étranger à soi. » C’est autour de cette figure de l’exil, à travers texte et mise en scène que Par les bords prend corps et langue. Au plateau, les mots et la voix de Sir Alice en dialogue avec les mélodies sinueuses de Grégory Dargent à l’oud.
Entre ciel et terre, avec pour seul horizon un rectangle, une troisième présence, Côme Fradet. Le danseur, également proche du nouveau cirque, s’intéresse aux espaces de rencontre entre plusieurs disciplines. Dans cette création, comme hors de tout repère et du sens premier de la gravité, son corps en mouvement n’en finit pas d’élaborer de délicates constructions éphémères. Elles évoluent au fil des musiques aux accents parfois nostalgiques. Entre aplomb et vacillement, avec des gestes qui interpellent l’immensité, ses silences et ses forces, l’interprète arpente la scène, éprouve les limites du cadre, faisant de cette pièce au questionnement intime et poétique, un voyage hors des temps qui nous parle de déracinement, de migration et de nomadisme.